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Le Galuchat

Les perles du cuir Galuchat...

 

Le Galuchat est une matière cuir très noble, le plus résistant de tous... Référence à Mr GALLUCHAT (oui avec 2 L, un s'étant perdu en route au cours des chroniques de l'histoire), qui a remis ce cuir dans sa pratique de gainier d'art au XVIIIè, mais le procédé était déjà utilisé bien, bien, bien avant par les artisans japonais (technique du "samé") en gainerie d'objets et de sabres.

 

Le cuir dit "Galuchat" nous vient du monde marin, et oui, ce n'est pas un mammifère à 4 pattes, mais bien un poisson !

Plus exactement de certaines espèces de roussette, de raies et de requins, qui selon leur famille donnera un grain fin ou gros grain.

La peau de ces poissons cartilagineux est composée de fibres collagène en couches croisées pour le derme,  et partie minérale pour l'épiderme, les écailles.

Cuir de Galuchat

Peau Galuchat non ponçée

Peau de Galuchat teintée, avant ponçage

 

Peau de Galuchat poncée

Peau de Galuchat teintée, après ponçage

 

Nos peaux de Galuchat ponçées

 

 

 

C'est cette partie minérale qui nous intéresse en gainerie d'art... Elle est texturée sous forme de billes ou perles (grains)

en dentine recouverte d'une couche d'émail.

Après dépouillage, écharnage, lavage en eau de mer, salage, nettoyage, tannage et aplanissage de la peau... le gainier prend la relève.  Teinture de la peau (différentes méthodes selon les artisans), ponçage, assouplissage...

 

Et enfin, la peau me parvient ! Le gros du travail étant déjà fait par les artisans spécialisés, je peux commencer le mien...

Ponçage fin, long et difficile des grains (dureté de 4 sur l'échelle de Mohs qui va de 0 à10), le ponçage doit être minutieux

et délicat, je passe sous silence le nombres d'heures à tester chaque méthode en fonction des peaux !

Puis coupe des formes à réaliser, alors là, la patience prend tout son sens : couper le long des spicules (grains émaillés), sans briser

les surfaces poncées qui représentent des perles plates émaillées.

Selon l'épaisseur de la peau, le ponçage dit "à transparence" est tel que l'on verrait la structure du réceptacle au travers de la peau,

je pratique donc un doublage sur papier à pH neutre ou tissu de fibres naturelles avec colle de poisson (préalablement teintée du même ton de la peau), application d'un film transparent type Mélinex, protection d'une feuille épaisse en fibre naturelle côté émail, puis mise sous presse

légère pendant quelques heures (mes bonnes vieilles encyclopédies ont repris du service), ablation du film, nettoyage...

Ensuite, je colle mes formes sur leur support (toujours avec ma colle de poisson), puis habillage du bazar selon le bijou désiré.

En serti, avec perles charlotte brodées autour, ou naturel...